Songe à la douceur, de Clémentine Beauvais

11.4.21




245 pages

Genres : Contemporain, Romance

Éditions : Points

Date de parution : 7 Juin 2018

Prix : 7,40 €

Note : 





Synopsis

Quand Tatiana rencontre Eugène, elle a 14 ans, il en a 17. Il est sûr de lui, charmant et plein d'ennui, elle est timide, idéaliste et romantique. L'inévitable se produit, elle tombe amoureuse, et lui, semblerait-il, aussi. Alors elle lui écrit une lettre ; il la rejette, pour de mauvaises raisons peut-être. Dix ans plus tard, ils se retrouvent par hasard. Tatiana a changé, Eugène également. Vont-ils encore aller à l'encontre de leurs sentiments ?


Mon avis

Qui n'a jamais entendu parler de Songe à la douceur ? Un des romans de Clémentine Beauvais les plus connus avec Les petites reines, que j'avais lu il y a quelques années et que j'avais beaucoup aimé. La plume de l'autrice m'avait séduite et j'étais curieuse de découvrir ses autres histoires. Et c'était sans compter les nombreux retours très positifs de la part de Plouf qui lit Songe à la douceur plusieurs fois par année, ainsi que Léna, grâce à qui j'ai pu lire ce roman. Encore merci toi Léna, si tu passes par ici. 😘 Je dois dire que j'avais un peu la pression en commençant ma lecture... Mais je n'ai pas été déçue !

« Tatiana, figurez-vous,
avait repensé à lui la veille au soir,
ce qui aurait pu être une étonnante coïncidence,
sauf qu'elle pensait à lui souvent
— et je suis sûre que parmi vous,
il y en a qui pensent,
parfois, à des amours gâchées
il y a deux ans, trois ou dix ans.
Ce n'est pas pire après dix ans,
ça n'augmente pas nécessairement avec le temps,
ce n'est pas
un investissement,
le regret.
Il n'y a pas toujours de quoi en faire toute une histoire.
Mais pour ces deux-là, vous m'excuserez de
faire une exception.
Regardez comme ils chancellent de se revoir.
Regardez un peu leurs regards... »

Quelques mois après avoir refermé le livre, j'ai encore du mal à trouver les mots justes pour décrire cette histoire et parler de mon ressenti... Alors veuillez m'excuser, mais je vais surtout compter sur les trois extraits du roman que je partage dans cette chronique afin de palier à ce manque. Je sais que la magie des mots de Clémentine Beauvais saura vous convaincre dans le cas où moi, je n'y parviendrai pas.

Ce roman n'est peut-être pas un coup de cœur, mais il en est très très proche tant j'ai été touchée. L'histoire de Tatiana et Eugène est très belle, merveilleuse, émouvante et un peu bouleversante. Avec ce roman en vers libres, l'autrice nous transporte et nous raconte un récit pas comme les autres. Tout en poésie et en délicatesse.

« Tatiana, elle, l'avait googlé au moins cinq ou six fois,
ces dix années passées,
cinq ou six fois très espacées,
dans des moments d'oisiveté,
dans des moments, de plus en plus rares,
de rêverie — dans ces moments-là,
elle avait laissé ses doigts piocher les lettres de son nom éparpillés par l'azerty,
et à chaque fois elle avait ressenti,
comme un pianiste rejouant un air
presque oublié,
une sorte d'émerveillement à le retrouver,
ce nom qu'elle avait si souvent soupiré,
désossé et réassemblé dans sa tête,
ce nom que, réflexe universel de l'adolescence,
elle avait dessiné sur son agenda,
calligraphié en cartouche,
gravé sur son équerre en plastique.
Et même à dix-huit ans, même à vingt-quatre,
à chaque fois que Tatiana était allée pêcher sur le clavier les petites touches disséminées,
elle le retrouvait toujours chargé de la même musique,
ce nom d'Eugène,
comme s'il avait attendu,
sagement, rendu muet par l'émiettement de ses lettres, que les doigts de Tatiana,
viennent en recomposer le thème. »

Une fois ma lecture commencée, j'étais partagée entre l'envie de continuer, de lire jusqu'à la dernière page sans m'arrêter, et l'envie de prendre le temps pour savourer les mots et cette douceur. Nous alternons entre les points de vue des deux personnages, ce qui permet de mieux découvrir leurs sentiments. Ces sentiments qui sont si forts, si beaux. Comment ne pas être marquée par cette lecture ? Et cette fin surtout !

Cette histoire est librement inspirée du roman d'Alexandre Pouchkine : Eugène Onéguine et de l'opéra du même nom de Piotr Ilitch Tchaïkovski. Je ne connais aucune de ces deux œuvres mais après ma lecture de Songe à la douceur, je suis curieuse de les découvrir.

« Il n'était pas étonnant que, dans ce grand exercice de jonglerie,
appliqué et réfléchi,
que menait désormais Tatiana dans sa vie,
la place allouée à un Eugène réapparu se fût considérablement réduite.
Cependant,
cependant,
il y eut ce jour-là comme un bruit parasite,
une présence interstitielle d'Eugène,
petit choc sec répété
contre sa cage thoracique parfois,
lors de rares moments d'attention flottante,
entre deux pages Eugène
entre deux stabilotages Eugène
Dans l'écriture d'un email ennuyeux,
Eugène comme de la friture sur la ligne, [...] » 

6 commentaires :

  1. Jolie chronique pour un beau roman ❤
    J'ai bien envie de le relire. Et Eugène Onéguine est très bien aussi.

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    1. Si tu as envie de relire le roman, c'est que j'ai réussi à être convaincante haha. Merci Marinette. 😊

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  2. Je n'ai vu que de très bons avis sur ce livre et le tien ne déroge pas à la règle :)
    Je suis bien contente parce que je l'ai dans ma PAL (enfin ma sœur l'a, mais c'est pareil 😅)
    En tout cas, je n'ai jamais lu de livres écrit dans ce style alors je suis très intriguée :D

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    1. Je crois que les avis négatifs sur ce livre sont assez rares. ^^
      😂 Une bibliothèque commune, c'est pas trop mal !
      J'espère qu'il te plaira !

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  3. Cette histoire, ces personnages, cette poésie, cet amour, ahhhhhh <3 <3 C'est dur d'en parler n'est-ce pas ?! :3
    Contente de lire ton bel avis, c'est toujours chouette de découvrir un livre de la fabuleuse Clémentine Beauvais ! :)

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    1. Oui c'était si beau ! 🥺😭
      Il me tarde de découvrir les autres romans de Clémentine Beauvais !

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Merci pour vos petits mots ♥